

le territoire GASCON
Epargnée par la première déferlante de 259-260, la Gascogne est touchée de plein fouet par celle de 275 à 282. Les bandes barbares dévalent du seuil du Poitou comme aimantées par les trésors monétaires enterrés à la hâte par les aquitains de la Gironde à l'Adour, dans la haute vallée de la Garonne ainsi qu'à Lectoure. Finalement, entraînant avec elles leur sinistre cortège de pillages et d'outrages, elles n'envahissent que les cours supérieurs de la Garonne, du Gers et de la Save et n'atteignent pas Toulouse. Les sites n'étant pas fortifiés subissent d'autant plus de dégats que leurs richesses sont alléchantes. Les villes furent transformées, reconstruites à la hâte avec les matériaux détruits à la fin du III° et au début du IV° siècle. Paupérisés, les vieux quartiers bénéficient de réfections grossières à Saint Bertrand de Commenges, Lectoure et Eauze notamment. Les villes-basses relèvent la tête dans le courant du IV° siècle avec l'avènement d'un nouvel artisanat tourné vers le marché local. Les années 325 à 350 furent pour les villas de Montmaurin, Séviac, Beaucaire sur Baïse, Cadelhan Saint Clar et de Valentine celles du plus grand faste, l'apogée du marbre et des mosaïques. Quoique tourmenté politiquement ce siècle qui marque aussi le retour de la prospérité dans les campagnes reste donc fondamentalement romain, les bornes milliaires attestant la permanence d'un commerce intensif avec Rome.